Journée des garagistes suisses 2017
« Si je ne fais pas de politique, quelqu’un d’autre en fera à ma place »
5 décembre 2016 agvs-upsa.ch - Jean-François Rime est le premier président romand de l’Union suisse des arts et métiers (USAM). Lors de la Journée des garagistes suisses, le conseiller national UDC du canton de Fribourg évoquera les raisons qui devraient pousser les entrepreneurs à s’engager en politique.
Monsieur Rime, pourquoi vous engagez-vous en politique en tant qu’entrepreneur ?
Jean-François Rime: Je crois que nous pouvons parler de maladie familiale. Mon grand-père était déjà conseiller communal d’une petite commune du canton de Fribourg. Mon père était député au Grand Conseil, président du Grand Conseil et conseiller national. Mes fils s’engagent eux aussi en politique. L’un d’eux a siégé à l’assemblée législative de Fribourg avant de déménager. Un autre est membre du conseil général de Bulle. Ils sont tous les deux membres de l’UDC. La politique coule pratiquement dans nos veines.
Si vous aviez à nouveau la possibilité d’entrer en politique, referiez-vous exactement les mêmes choix ?
Bien sûr ! Il est très important de s’engager politiquement et je ressens toujours une immense joie quand je travaille dans ce domaine. J’en suis maintenant à ma quatrième législature au Conseil national. Si la politique ne me plaisait plus, j’arrêterais im-
médiatement. Je me dis toujours : « Si je ne fais pas de politique, quelqu’un d’autre en fera à ma place. » Dans le canton de Fribourg, nous avons en effet également des hommes politiques comme Christian Levrat…
Vous avez commencé au PRD avant de rejoindre l’UDC. Mais pourquoi ?
(Rires) On peut toujours faire mieux ! Plus sérieusement, lorsque mon père était encore en politique, l’UDC existait certes déjà, mais le parti était tout petit et s’occupait essentiellement de thématiques agricoles.
Vous faites de la politique à l’UDC, mais vous n’abordez pas les questions touchant à l’Europe et aux étrangers, des sujets avec lesquels votre parti remporte beaucoup de voies.
En matière de politique européenne, je m’en tiens à la ligne du parti. Mais je concède que je ne suis pas un spécialiste de la politique migratoire. Le parti compte des membres qui maîtrisent ce sujet bien mieux que moi. Je me concentre sur l’économie, l’énergie et les transports. Je vais vous faire une confidence : aucun parlementaire ne respecte à 100 % la ligne de son parti. Si quelqu’un n’est pas d’accord dans l’un ou l’autre domaine, qu’il se taise.
Vous êtes entrepreneur, politicien et vous siégez au sein de comités de direction de plusieurs associations et institutions. Dites-nous la vérité : combien de temps y passez-vous ?
Ma famille détient trois entreprises : une scierie, une société de sécurité routière et une affaire d’horticulture. Alors que mon père était encore en politique, je me suis dit : « Un membre de la famille en politique, cela suffit amplement. Les autres doivent travailler ! » Mais j’ai toujours pris plaisir à m’engager dans des associations en tant qu’entrepreneur, aussi bien au niveau cantonal que fédéral. J’ai par exemple combattu l’introduction de la RPLP à l’époque. Cet engagement a aussi été l’élément déclencheur de ma défection du PRD à l’UDC.
Concrètement, combien d’heures par semaine travaillez-vous ?
C’est difficile à dire. Normalement, je travaille tous les jours. Le travail d’un politicien consiste toutefois également à s’informer, à lire les journaux, à entretenir les contacts. J’ai beaucoup à faire au Conseil national, mais avec l’expérience, cela devient de plus en plus facile. J’ai un bon carnet d’adresses et je sais assez rapidement où trouver l’information dont j’ai besoin. Par ailleurs, j’ai 66 ans et j’ai cédé la gestion opérationnelle des entreprises familiales. Bien que je détienne encore 55 % des actions et mes trois fils 15 % chacun, ce sont mes fils qui sont chargés de la gestion opérationnelle. Ils ont maintenant 36, 34 et 30 ans, ils en sont parfaitement capables.
Dans quelle mesure le foyer parental radical a-t-il marqué votre mentalité politique ? Autrement dit, n’étiez-vous jamais révolutionnaire ?
J’ai étudié l’économie d’entreprise. Ce n’est pas le cursus que choisissent les révolutionnaires. J’ai passé ma maturité en 1968, puis je suis allé à Lausanne pendant trois ans pour y étudier. Pour nous les Romands, les troubles de cette année-là revêtaient une grande importance, surtout les révoltes de mai 1968 à Paris. Mais j’étais et je reste quelqu’un de civil.
Quelle est votre influence parmi les 200 conseillers nationaux ?
Vous ne posez pas la question à la bonne personne. Interrogez plutôt mes collègues au Conseil. Ceci étant, j’y siège maintenant depuis 13 ans. J’ai eu l’occasion de me constituer un véritable réseau sur cette période. Un politicien exerce non seulement son influence au Conseil national, mais surtout dans les commissions et lors de ses contacts avec l’administration. De nombreux problèmes sont réglés en coulisses. J’ai porté quelques motions, mais au Conseil, je n’ai qu’une voie, comme n’importe quel autre conseiller.
Y a-t-il une chose dont vous êtes particulièrement fier dans votre carrière politique ?
Je suis fier d’avoir été élu quatre fois par les électeurs du canton de Fribourg, à chaque fois avec un score meilleur que la fois précédente. Lors de ma première élection en 2003, j’ai obtenu 15 000 voies, la dernière fois, près de 30 000. Le corps électoral apprécie et reconnaît manifestement mon travail à Berne. Je suis également fier d’être le premier Romand élu à la présidence de l’Union suisse des arts et métiers.
Quels sont les défis les plus importants que l’artisanat suisse en général et la branche automobile en particulier devront relever en 2017 ?
Nous nous occuperons de deux thématiques centrales en 2017 : la prévoyance vieillesse et la politique énergétique. Une votation cruciale pour l’artisanat et la branche automobile aura lieu l’an prochain. Il s’agit bien évidemment du fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (FORTA). Je prétends que nous n’aurions jamais pu préparer un si bon projet avec le FORTA sans l’initiative vache à lait rejetée. Le projet ne correspond certes pas tout à fait à nos souhaits et à nos idées, mais c’est un bon projet qui accordera des moyens financiers suffisants aux bonnes initiatives.
Monsieur Rime, pourquoi vous engagez-vous en politique en tant qu’entrepreneur ?
Jean-François Rime: Je crois que nous pouvons parler de maladie familiale. Mon grand-père était déjà conseiller communal d’une petite commune du canton de Fribourg. Mon père était député au Grand Conseil, président du Grand Conseil et conseiller national. Mes fils s’engagent eux aussi en politique. L’un d’eux a siégé à l’assemblée législative de Fribourg avant de déménager. Un autre est membre du conseil général de Bulle. Ils sont tous les deux membres de l’UDC. La politique coule pratiquement dans nos veines.
Si vous aviez à nouveau la possibilité d’entrer en politique, referiez-vous exactement les mêmes choix ?
Bien sûr ! Il est très important de s’engager politiquement et je ressens toujours une immense joie quand je travaille dans ce domaine. J’en suis maintenant à ma quatrième législature au Conseil national. Si la politique ne me plaisait plus, j’arrêterais im-
médiatement. Je me dis toujours : « Si je ne fais pas de politique, quelqu’un d’autre en fera à ma place. » Dans le canton de Fribourg, nous avons en effet également des hommes politiques comme Christian Levrat…
Vous avez commencé au PRD avant de rejoindre l’UDC. Mais pourquoi ?
(Rires) On peut toujours faire mieux ! Plus sérieusement, lorsque mon père était encore en politique, l’UDC existait certes déjà, mais le parti était tout petit et s’occupait essentiellement de thématiques agricoles.
Vous faites de la politique à l’UDC, mais vous n’abordez pas les questions touchant à l’Europe et aux étrangers, des sujets avec lesquels votre parti remporte beaucoup de voies.
En matière de politique européenne, je m’en tiens à la ligne du parti. Mais je concède que je ne suis pas un spécialiste de la politique migratoire. Le parti compte des membres qui maîtrisent ce sujet bien mieux que moi. Je me concentre sur l’économie, l’énergie et les transports. Je vais vous faire une confidence : aucun parlementaire ne respecte à 100 % la ligne de son parti. Si quelqu’un n’est pas d’accord dans l’un ou l’autre domaine, qu’il se taise.
Vous êtes entrepreneur, politicien et vous siégez au sein de comités de direction de plusieurs associations et institutions. Dites-nous la vérité : combien de temps y passez-vous ?
Ma famille détient trois entreprises : une scierie, une société de sécurité routière et une affaire d’horticulture. Alors que mon père était encore en politique, je me suis dit : « Un membre de la famille en politique, cela suffit amplement. Les autres doivent travailler ! » Mais j’ai toujours pris plaisir à m’engager dans des associations en tant qu’entrepreneur, aussi bien au niveau cantonal que fédéral. J’ai par exemple combattu l’introduction de la RPLP à l’époque. Cet engagement a aussi été l’élément déclencheur de ma défection du PRD à l’UDC.
Concrètement, combien d’heures par semaine travaillez-vous ?
C’est difficile à dire. Normalement, je travaille tous les jours. Le travail d’un politicien consiste toutefois également à s’informer, à lire les journaux, à entretenir les contacts. J’ai beaucoup à faire au Conseil national, mais avec l’expérience, cela devient de plus en plus facile. J’ai un bon carnet d’adresses et je sais assez rapidement où trouver l’information dont j’ai besoin. Par ailleurs, j’ai 66 ans et j’ai cédé la gestion opérationnelle des entreprises familiales. Bien que je détienne encore 55 % des actions et mes trois fils 15 % chacun, ce sont mes fils qui sont chargés de la gestion opérationnelle. Ils ont maintenant 36, 34 et 30 ans, ils en sont parfaitement capables.
Dans quelle mesure le foyer parental radical a-t-il marqué votre mentalité politique ? Autrement dit, n’étiez-vous jamais révolutionnaire ?
J’ai étudié l’économie d’entreprise. Ce n’est pas le cursus que choisissent les révolutionnaires. J’ai passé ma maturité en 1968, puis je suis allé à Lausanne pendant trois ans pour y étudier. Pour nous les Romands, les troubles de cette année-là revêtaient une grande importance, surtout les révoltes de mai 1968 à Paris. Mais j’étais et je reste quelqu’un de civil.
Quelle est votre influence parmi les 200 conseillers nationaux ?
Vous ne posez pas la question à la bonne personne. Interrogez plutôt mes collègues au Conseil. Ceci étant, j’y siège maintenant depuis 13 ans. J’ai eu l’occasion de me constituer un véritable réseau sur cette période. Un politicien exerce non seulement son influence au Conseil national, mais surtout dans les commissions et lors de ses contacts avec l’administration. De nombreux problèmes sont réglés en coulisses. J’ai porté quelques motions, mais au Conseil, je n’ai qu’une voie, comme n’importe quel autre conseiller.
Y a-t-il une chose dont vous êtes particulièrement fier dans votre carrière politique ?
Je suis fier d’avoir été élu quatre fois par les électeurs du canton de Fribourg, à chaque fois avec un score meilleur que la fois précédente. Lors de ma première élection en 2003, j’ai obtenu 15 000 voies, la dernière fois, près de 30 000. Le corps électoral apprécie et reconnaît manifestement mon travail à Berne. Je suis également fier d’être le premier Romand élu à la présidence de l’Union suisse des arts et métiers.
Quels sont les défis les plus importants que l’artisanat suisse en général et la branche automobile en particulier devront relever en 2017 ?
Nous nous occuperons de deux thématiques centrales en 2017 : la prévoyance vieillesse et la politique énergétique. Une votation cruciale pour l’artisanat et la branche automobile aura lieu l’an prochain. Il s’agit bien évidemment du fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (FORTA). Je prétends que nous n’aurions jamais pu préparer un si bon projet avec le FORTA sans l’initiative vache à lait rejetée. Le projet ne correspond certes pas tout à fait à nos souhaits et à nos idées, mais c’est un bon projet qui accordera des moyens financiers suffisants aux bonnes initiatives.