LiBa Service 24
Un «sac» innovant
Source: AGVS-Medien
abi. Jusqu’à présent, les véhicules électriques et hybrides accidentés donnaient du fil à retordre aux sauveteurs. En effet, il est presque impossible d’estimer correctement les risques lors du sauvetage et d’éteindre un incendie sur une batterie qui réagit. Mais il y a plus grave : les batteries lithium-ion sont susceptibles de s’enflammer spontanément plusieurs jours après un accident, ce qui est dangereux pour les sauveteurs et pour les garagistes, par exemple si une batterie tombe à terre dans l’atelier. « Si une cellule de la batterie est endommagée, il existe un risque de réaction continue, qu’on appelle Thermal Runaway en anglais », explique Viktor Haefeli de LiBa Service 24.
Pour empêcher toute réaction des batteries, elles sont normalement refroidies à l’eau. Cette approche est toutefois difficile à mettre en œuvre sur une voiture. C’est pourquoi les sauveteurs n’avaient que deux possibilités jusqu’à présent : placer le véhicule en quarantaine et le surveiller pendant des jours ou l’immerger dans un conteneur rempli d’eau, ce qui correspond à un sinistre total et contamine des milliers de litres d’eau.
Viktor Haefeli et GelKoh, le spécialiste allemand de la protection contre les incendies, représenté en Suisse par M. Haefeli, ont étudié le problème. En été 2018, ils ont rendu visite à Leo et à Adrian Müller, deux sauveteurs de voitures chevronnés de l’entreprise Autoverwertung Leo Müller à Zell, qu’une solution basée sur un conteneur d’extinction impressionne peu. Ils étaient à la recherche d’une solution simple et sûre de sauvetage, de transport et de quarantaine qui nécessite peu d’espace de stockage, qui soit facile à transporter et qu’un opérateur puisse utiliser seul. « Cette exigence de la clientèle semblait pratiquement impossible à satisfaire de prime abord », indique M. Haefeli.
LiBa Rescue, un système textile de sauvetage de véhicules électriques et hybrides, est finalement né au bout de deux ans de développement commun. Le système s’appuie sur le textile composite high-tech LiBa Tex qui ne peut s’enflammer, qui empêche l’apport d’oxygène et qui laisse s’échapper les gaz issus de la batterie en les filtrant. La couche d’aramide intégrée au tissu composite protège en outre les utilisateurs de composants de la batterie et du véhicule qui ont éclaté. Une protection contre les coupures et des couches barrières empêchent en outre les substances de pénétrer l’environnement.
L’utilisation est facile et donc révolutionnaire. Il suffit en effet d’emballer le véhicule ou la batterie démontée dans le « sac » assemblable. Le système s’utilise de manière efficace, simple et réfléchie grâce à des fermetures éclair munies d’un code de couleur, des œillets d’arrimage, des bandes velcro, une fonction de plissement et des ouvertures permettant de fixer la cargaison. « Le sac de 110 kg est peu encombrant et relativement léger. Il est donc facile d’en placer un dans chaque véhicule de secours », déclare M. Haefeli. « Bref, c’est simple, pratique et sûr. »
Adrian Müller, responsable du sauvetage et désormais partenaire de Liba Service 24, le confirme. « Le produit est sûr, ne nécessite pas d’entretien et peut être lavé », déclare-t-il. Emballer une voiture dure 15 à 30 minutes et une personne suffit. Le tout peut ensuite être évacué par camion. « Une fois le véhicule emballé, il n’y a plus de flammes à l’extérieur du sac. Seule la chaleur s’en échappe par rayonnement », explique M. Müller. « Et s’il y a de la fumée, le sac retient une grande partie des substances toxiques. » Cette approche est aussi avantageuse pour stocker des véhicules ou des batteries qui doivent être placés en quarantaine. D’après M. Müller, la quarantaine peut se dérouler dans le sac. Il est inutile de redéballer, de réemballer ou de transborder la voiture ou la batterie. Une caméra thermique permet de surveiller l’opération, ce qui permet de gagner du temps, mais aussi de réduire les coûts et l’encombrement. L’eau contaminée appartient donc au passé.
Le sac est disponible en diverses tailles et convient donc aussi bien aux batteries individuelles qu’aux SUV et fourgonnettes. « LiBa Rescue peut être utilisé de multiples manières, car il y a désormais beaucoup de batteries indépendamment des voitures, notamment celles des vélos électriques ou les batteries d’accumulation d’installations photovoltaïques », souligne M. Haefeli. Son entreprise propose aussi une remorque entièrement équipée qui peut servir à la fois de caisse de quarantaine mobile pour des batteries de propulsion et pour leur transport en conformité avec la règlementation ADR.
Avec Liba Rescue, M. Haefeli a visé juste. Les chiffres de vente actuels montrent que l’électromobilité se développe sur les routes suisses. « L’activité décolle, et nous en profitons, dit-il. Si quelque chose se produit, nous sommes en mesure de prêter aisément main forte avec notre produit. »
M. Haefeli cherche désormais à mettre en place un réseau couvrant toute la Suisse avec des partenaires LiBa Service 24. Il pense surtout à des entreprises de secours et de sauvetage qui sont appelées sur le lieu de l’intervention en cas d’urgence. Ce concept est notamment intéressant pour les garagistes qui ne sont pas tenus de consentir eux-mêmes des investissements, car ils peuvent faire appel à des spécialistes au besoin. Les partenaires sont régulièrement formés et entraînés dans le cadre d’ateliers et de cours à l’Ass Academy, chez Autef et LiBa Protect. Les entreprises intéressées peuvent contacter LiBa Service 24.
Ajouter un commentaire
Commentaires